Par Laëtitia RAIBON, votre naturopathe
On me demande souvent quelle est la durée idéale d’un jeûne avant de se lancer dans l’aventure de l’abstinence volontaire. En fait, il n’y a pas de réponse qui soit valable pour tout le monde ! Lorsque l’on me pose cette question, je creuse un peu la problématique en interrogeant la personne. Par exemple, je lui demande quel est son niveau de vitalité mais aussi quel est son objectif pour se lancer dans un jeûne. Dans tous les cas, je tiens à préciser qu’il est important de bien s’informer, d’être encadré et d’avoir l’aval de son médecin pour se lancer dans un jeûne long. Il faut aussi rester à l’écoute de son ressenti tout au long du jeûne et ne pas se laisser conduire par son mental. Nous allons voir pourquoi.
Durée idéale d’un jeûne et niveau de vitalité
À chacun son niveau de vitalité, à chacun son jeûne
Tout d’abord, avant de débuter un jeûne, il faut donc observer son niveau de vitalité. Nous sommes tous différents et une même personne qui jeûne plusieurs fois n’aura pas le même niveau de vitalité avant chaque jeûne.
Pourquoi ? Parce qu’elle n’aura pas eu le même vécu ni les mêmes épreuves avant chacun des jeûnes. Son hygiène de vie ne sera pas forcément identique tout comme son niveau de stress…
Or, la durée idéale d’un jeûne dépend entre autres de notre niveau de vitalité au moment où l’on s’apprête à jeûner. Le niveau de vitalité correspond aux paramètres individuels tels que :
- L’énergie nerveuse,
- L’équilibre endocrinien,
- Le capital minéral,
- Les éventuelles carences,
- La surcharge toxinique,
- L’encrassement de la lymphe
- L’état des différents organes émonctoires (le foie, les poumons, les reins, les intestins, la peau) …
Concrètement, une personne très encrassée et fatiguée, ne devra pas partir sur un jeûne trop long de prime abord. Je lui conseillerais plutôt de faire plusieurs jeûnes courts (une semaine au maximum). Ces jeûnes seront précédés d’une bonne préparation c’est-à-dire une descente alimentaire correcte pour alléger les organes émonctoires et éventuellement, d’une cure de revitalisation qui servira à récupérer de l’énergie.
Une cure de revitalisation à prévoir
Lorsque la vitalité est faible et que l’organisme est surchargé de toxines, il peut être intéressant d’avancer à petits pas. Pour cela, il est possible de prévoir une cure de revitalisation avant le jeûne pour se reminéraliser et récupérer de l’énergie puisque l’organisme en a besoin pour effectuer son travail de détox.
Plusieurs cures sont possibles. Je pense entre autres à :
– La cure de plasma marin ou plasma de Quinton
– La cure de jus de légumes
Des contre-indications à connaître
Avant même de se demander quelle est la durée idéale d’un jeûne, il faut s’interroger sur les éventuelles contre-indications qui pourraient nous concerner. En effet, le jeûne n’est pas conseillé pour tous. Certaines personnes ne doivent pas jeûner et d’autres doivent rester prudentes.
Par exemple, pour une personne épileptique, qui a un système nerveux en hyperactivité et dysfonctionnel, le jeûne n’est pas conseillé car il serait trop fatigant à vivre.
Si vous voulez en savoir plus sur les contre-indications au jeûne, j’ai écrit un article à ce sujet.
Des objectifs pour chaque durée de jeûne
Nous allons maintenant passer en revue les différentes durées possibles pour un jeûne et quels sont les intérêts pour chaque pratique.
Les bienfaits d’un jeûne intermittent (16 heures)
Tout d’abord, commençons avec le jeûne intermittent pratiqué sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. Le jeûne intermittent, dans sa version la plus connue, consiste à prendre 2 à 3 repas sur un créneau de 8 heures et de s’abstenir ensuite de manger pendant 16 heures. Au bout de quelques temps de pratique, on note des retours d’amélioration de la fatigue, des états migraineux, une régulation hormonale de la glycémie…
Les bienfaits d’un jeûne de 12 heures (ou plutôt 24 heures si on compte le repos nocturne)
Pratiquer une journée de jeûne par semaine revient à faire un jeûne de 24 heures puisque le jeûne diurne sera accolé au jeûne nocturne habituel. Alors est-ce bon de jeûner 24 heures ?
Une journée de jeûne hebdomadaire permet un repos digestif et une régulation des éventuels petits excès de la semaine. Ce jeûne va aider à perdre du poids si besoin ou à stabiliser son poids. On constate souvent une amélioration des douleurs articulaires et d’autres petites problématiques. De plus, la dynamique positive du jeûne donne souvent envie d’améliorer d’autres aspects de son hygiène de vie.
Les bienfaits d’un jeûne de 3 jours
En 3 jours de jeûne, on achève l’épuisement des réserves glucidiques de l’organisme avant de passer le cap de la cétose (création des corps cétoniques à partir des réserves lipidiques de l’organisme). Ce type de jeûne va notamment permettre une régénération d’une bonne partie du système immunitaire et de la paroi intestinale et un regain d’énergie et de lucidité à la suite d’un bon nettoyage interne.
Les bienfaits d’un jeûne de 4 à 7 jours
C’est au 4ème jour de jeûne que l’on passe aux choses sérieuses ! L’organisme bascule alors en mode « autophagie » c’est-à-dire qu’il entre dans un processus de nettoyage profond que certains qualifient de chirurgie sans scalpel puisqu’il se produit alors une autolyse des tissus et les cellules déficientes ou néfastes.
Il s’opère d’abord un travail sur les fluides c’est à dire le sang, la lymphe et les liquides intracellulaires, ce qui conduit à une régulation de certains états carenciels, notamment la carence en fer. En effet, comme la lymphe et les liquides intracellulaires s’épurent, les nutriments bloqués, peuvent enfin se frayer un chemin jusqu’à la cellule. On note également une amélioration du transit intestinal (diarrhées, constipations…).
Les bienfaits d’un jeûne de 10 à 15 jours
Entre 10 et 15 jours de jeûne, les surcharges des organes excréteurs (foie, reins, poumons, peau…) ont le plus souvent bien diminué grâce à l’autolyse. Ces organes se régénèrent. L’organisme s’attaque alors aux problèmes de peau : psoriasis, eczéma, dermatites… Ce sont des problématiques qui demandent du temps. On note des améliorations des problématiques de calculs rénaux qui peuvent provoquer des douleurs lombaires ou encore des urines irritantes.
Les bienfaits d’un jeûne de 3 semaines et plus
Les jeûnes vraiment longs de ce type ont été étudiés par certains hygiénistes naturopathes et l’école russe notamment. On rapporte entre autres une amélioration des calculs biliaires provoquant des diarrhées hépatiques entre le 21eme/25eme jour de jeûne.
La durée idéale d’un jeûne tient compte de l’accompagnement et du ressenti
Enfin, gardons en tête que ce n’est pas parce que l’on peut découvrir des témoignages ou même des études mentionnant certains bienfaits associés au jeûne, qu’il faut se lancer dans l’expérience sans se poser de questions ! Il est important de bien approfondir le sujet, de se faire accompagner et d’écouter son ressenti, surtout si l’on souhaite faire un jeûne long ou que l’on a certaines problématiques de santé.
Se faire accompagner pour jeûner
En fonction de son état initial et de sa santé, il est important de demander l’aval de son médecin avant de se lancer dans un jeûne.
Se faire accompagner lors d’un stage encadré ou à distance, peut s’avérer une bonne option lorsque l’on souhaite être rassuré ou que l’on a besoin d’un suivi. Les accompagnants au jeûne qui sont généralement naturopathes, ont des connaissances approfondies sur la pratique du jeûne. Ils sont là pour vous poser certaines questions et pour observer votre état tout au cours de votre pratique.
Vous retrouverez les stages que je propose
Il existe des centres spécialisés dans la pratique du jeûne pour les personnes souffrant de pathologies plus ou moins graves.
Rester dans son ressenti pendant le jeûne
Quel que soit votre choix de formule, il faudra toujours rester à l’écoute de votre ressenti tout au long du jeûne. Il est important de ne pas se laisser conduire par son mental. Il faut éviter de décider de jeûner tant de jours et de telle manière (à l’eau par exemple) et ne pas en démordre même si vous ressentez que ça ne va pas ! Vous pouvez avoir une idée au départ et revenir sur vos choix si vous ressentez qu’il faut raccourcir la durée. C’est votre corps qui doit vous guider et non votre tête !
Vous l’aurez donc compris, la durée idéale d’un jeûne est propre à chacun, de part ses besoins et son état de départ. Mais il est avant tout important de rester dans son ressenti jusqu’au bout pour savoir si notre corps nous indique de poursuivre ou de s’arrêter.