Par Laëtitia RAIBON, votre naturopathe
Le foie, un organe clé
Le foie est notre organe le plus volumineux. Il se situe sous les côtes, du côté droit et il est protégé par la cage thoracique.
Les intestins sont reliés au foie par la veine porte. C’est par cette voie qu’arrivent les nutriments mais aussi les toxines si la muqueuse intestinale est poreuse. Lorsque le foie est surchargé, il est donc important de vérifier s’il n’y a pas une porosité intestinale mais également s’il y a une constipation. En effet, en cas de constipation, des toxines contenues dans les selles, peuvent être réabsorbées par l’organisme et venir surcharger le foie.
Le cœur est également relié au foie par l’artère hépatique qui lui apporte du sang chargé en oxygène. Enfin, la veine sus-hépatique, part du foie pour transporter les nutriments vers les cellules.
La veine porte et l’artère hépatique se rejoignent dans le foie et s’unissent dans la veine cave inférieure qui transporte ensuite le sang enrichi de nutriments dans tout l’organisme grâce au cœur et, après s’être enrichi en oxygène, grâce aux poumons.
Une des particularités du foie est qu’il est l’un des rares organes capables de se régénérer naturellement.
Le foie a plus de 200 fonctions !
Son rôle dans la digestion
Le foie joue un rôle important dans la digestion. Il sécrète de la bile en permanence, à raison d’un litre par jour. Cette bile est ensuite stockée dans la vésicule biliaire. Au moment de la digestion, la vésicule se contracte et envoie la bile dans le duodénum pour lubrifier le bol alimentaire, ce qui permet lui permet de glisser plus facilement vers la sortie.
La présence d’une constipation malgré une alimentation riche en légumes peut être un signe de faiblesse hépatique.
Les acides biliaires permettent l’émulsion des graisses pour qu’elles puissent être digérées. Ils permettent également de digérer les vitamines liposolubles (A, D, E et K).
Lorsque vous ne digérez pas les repas gras et que les aliments gras vous restent sur l’estomac, c’est un signe de production de sels biliaires trop faible. Si votre taux de vitamine D ne remonte pas malgré une supplémentation en vitamine D, il peut s’agir également d’un problème d’assimilation des vitamines liposolubles en raison d’une insuffisance de la production biliaire.
Filtrage et détoxification
Le foie filtre environ 2400 litres de sang par jour.
Il détruit et transforme les vieux globules rouges, les substances toxiques pour les rendre inoffensives, avant de les éliminer vers les selles ou les urines. Parmi ces toxines, il y a les xénobiotiques (alcool, métaux lourds, médicaments, additifs alimentaires…) et les toxines endogènes (ammoniac, acide lactique, hormones dont les œstrogènes…). Ainsi, un fort syndrome prémenstruel chez la femme peut être un signe d’un foie surchargé, qui n’arrive plus à filtrer les œstrogènes et les accumule.
Sa fonction métabolique
Le foie a également de multiples fonctions métaboliques. Parmi elles, nous pouvons citer la transformation, le stockage et la libération des nutriments en fonction de nos besoins.
Il y a également la régulation de notre taux de glycémie sanguin, grâce au stockage du glucose sous forme de glycogène, pour le délivrer lorsqu’il en manque.
Fonction immunitaire :
Le foie fait partie de nos trois filtres antimicrobiens internes avec la rate et les ganglions lymphatiques. Il nous protège des toxines en les filtrant au mieux.
Il contribue aussi à limiter les inflammations.
Les signes d’un foie qui souffre
Lorsque les signaux inhabituels se multiplient, on peut soupçonner une souffrance hépatique. Ces signes d’un foie qui souffre peuvent être :
- Fatigue installée et manque de tonus
- Réveils nocturnes notamment entre 1h et 3h du matin (c’est l’heure du foie)
- Baisse de concentration
- Déprimes, sautes d’humeur
- Immunité affaiblie
- Problèmes de peau (boutons, psoriasis, acné, rosacée, sècheresse…)
- Teint ou blanc des yeux jaunâtres
- Nausées, bouche pâteuse et mauvaise haleine
- Mauvaise circulation sanguine (hématomes, jambes qui gonflent…)
- Problèmes ostéoarticulaires (tendinites…)
- Urines foncées ou selles claires
- Constipation ou diarrhées chroniques
- Difficulté à digérer, surtout les repas gras et l’alcool
- Problèmes respiratoires car si le foie est engorgé, il ne peut plus remplir sa fonction épuratrice du sang. Celui-ci ressort du foie sans avoir été filtré et il va mettre les poumons à mal, ce qui conduit à des pathologies respiratoires tels que rhumes, pneumonies…
Comment prendre soin de son foie
Le printemps est la saison du renouveau. Selon la médecine chinoise, c’est à ce moment que le foie se régénère le plus. Nous pouvons le soutenir dans ce processus naturel.
La chaleur :
Notre foie a besoin d’une température avoisinant les 39 à 41° pour bien fonctionner. Par ailleurs, ses fonctions sont aussi productrices de chaleur.
Pour cela, on peut utiliser la bouillote chaude placée sur le foie après les repas.
La gestion du stress :
Le foie est sensible au stress et en médecine chinoise, il est associé à la colère qui le déséquilibre. Il est donc essentiel d’apprendre à gérer ses émotions et à réguler son système nerveux pour ne pas surcharger le foie.
Pour cela, certaines techniques pourront être utilisées : sophrologie, hypnose, yoga, techniques de respiration, méditation …
Supprimer les aliments nocifs :
- Aliments sucrés : pâtisseries, alcool, friandises…
- Gras saturés : charcuterie, fritures, viandes grasses, beurre cuit, margarines hydrogénées…
- Produits laitiers de vache industriels
- Tabac et alcool
- Médicaments
- Additifs
- Café en grande quantité
Augmenter les aliments bénéfiques :
- Ail
- Artichaut
- Romarin
- Radis noir
- Curcuma
- Brocolis, poireaux, mâche
- Betteraves
- Légumes verts
- Avocat…
- Graines germées
- Petits poissons gras et noix
Boire de l’eau de qualité :
Pour ne pas fatiguer les reins, mais favoriser le travail du foie, il est recommandé de consommer une eau peu minéralisée, qu’elle soit filtrée ou en bouteille.
Le jeûne pour prendre soin de votre foie :
En mettant le système digestif au repos, il se nettoie naturellement plus facilement. Plusieurs types de jeûnes existent et il faut choisir une version adaptée à son état. Consultez un naturopathe avant de vous lancer.
S’occuper des dysbioses éventuelles :
Ballonnement, alternance constipation-diarrhée, douleurs au ventre… autant de signes de dysbioses productrices de déchets que le foie va devoir traiter. Il en est de même va de même si vous avez un excès de candida albicans ! Si une dysbiose est présente, il faut se faire aider pour rééquilibrer le microbiote sinon tous vos efforts seront vains.
L’aide des plantes :
La phytothérapie utilisée à bon escient, permet d’aider l’organisme et prévient la dégradation du foie. Cependant, il est conseillé de rester prudent et de se faire aider par un naturopathe certifié pour le choix des plantes en toute confiance.
Les plantes utilisées peuvent être :
- Plantes purifiantes : Pissenlit, Piloselle, Ortie…
- Soutien du foie et de la production biliaire : Romarin…
- Drainage : Chardon-Marie, Artichaut, Radis noir, Romarin, Fumeterre
- Protection du foie et rôle anti-inflammatoire naturel : Desmodium, Chrysanthellum americanum et Chardon-marie
Les 3 phases de la détox du foie
Il existe 3 phases dans la détox hépatique et chacune nécessite des nutriments particuliers.
La phase I dite de fonctionnalisation, consiste à consiste à préparer les toxines à la phase suivante. Il s’agit de transformer les toxines liposolubles en dérivés oxydés qui sont de nouveaux toxiques. Cette phase nécessite vitamines A, C, B3, B6, B9, B12, E, magnésium, zinc, manganèse, molybdène, cobalt, cuivre, chrome, sélénium, fer, Co-enzyme Q10, glutathion, acide alpha-lipoïque et anti-oxydants.
La phase II dite de conjugaison ajoute aux nouveaux toxiques de la phase I, un groupement hydrophile pour pouvoir les éliminer. Cette phase nécessite vitamines B2, B6, B9, B12, C, zinc, le glutathion*, la bétaïne (aussi sur méthylation), N acétyl-cystéine, acides aminés soufrés (cystine, taurine, thionine), magnésium, sélénium, acide alpha-lipoïque.
Enfin, la phase III dite d’élimination, est consacrée à l’élimination des toxines vers l’extérieur du corps en passant par les urines, les selles, le sang ou la bile.
Nous l’avons vu, plusieurs étapes sont importantes dans la détox hépatique. Pour éviter les faux pas, l’idéal est de se faire accompagner. En effet, il faut s’assurer d’avoir assez de vitalité car le processus de détox est énergivore mais il faut également ouvrir les émonctoires pour que les toxines puissent sortir de l’organisme. Et ce n’est pas tout : en cas d’hyperperméabilité intestinale par exemple, il s’agit de s’occuper de la paroi intestinale pour éviter de se réintoxiquer avec les toxines relarguées. Nous l’avons vu, les dysbioses doivent être prises en charge. La constipation, la diarrhée ou les hypersensibilités alimentaires sont autant de points à régler avant d’entamer une détox.